Il était temps de se décider puisque intervient, en 1994, la coupure de la ligne dans la traversée de Riom-ès-Montagnes pour la mise en place d'une rocade routière. Il fallait, à ce moment-là, éviter que ces travaux routiers entraînent l'impossibilité de rétablir la voie déposée. L'action entreprise, avec l'aide d'un avocat de talent, Jean-Luc Pierre, auprès de la commune de Riom-ès-Montagnes, du Conseil Général du Cantal et de la SNCF a porté ses fruits, puisqu'une convention de rétablissement de la voie ferrée a été signée entre toutes les parties.
Il est évident que la voie serait rétablie et que deux nouveaux passages à niveau nécessaires devraient être créés, à la condition qu'un projet de réutilisation touristique soit mis en œuvre, le Conseil Général du Cantal s'étant engagé à assurer le financement des travaux.
1994 sera aussi la fin de la ligne Bort-les-Orgues – Miécaze, fermée en toute discrétion, au début du mois de juillet : nouveau coup dur pour le tour du Cantal.
Il importe alors de rouvrir la ligne aux trains touristiques le plus vite possible ! Les premières démarches auprès de la SNCF et des élus locaux sont enclenchées, mais elles s'avèrent longues et difficiles. Il faut convaincre et rassurer les élus du bien-fondé du projet, car la SNCF, peu favorable, pose des difficultés en opposant des contraintes techniques pas toujours objectives. Puis, en 1995, apparaît le vélorail à Allanche, fort du soutien politique de son promoteur, qui n'est autre que le maire de l'époque, et, de surcroît, le conseiller général du canton. Dès l'été 1996, le vélorail du Cézallier démarre rapidement ses activités entre Allanche et Lugarde, après avoir trouvé un compromis sur le partage de la ligne : le vélorail exploite entre Neussargues et Lugarde, et le train touristique entre Lugarde et Bort-les-Orgues.
Les premières circulations du train touristique débutent enfin en juillet 1997, mais uniquement entre Lugarde et Riom-ès-Montagnes, en raison de la coupure de la voie dans cette dernière gare. Là aussi, le dossier de rétablissement de la continuité de la ligne s'avère long et difficile. Une nouvelle étude est réalisée en 1997 et l'on reparle d'un nouveau Tour du Cantal multifonctions puisque la ligne Bort-les-Orgues – Miécaze attire les convoitises d'un autre projet. Celui-ci prévoit, après dépose de la voie, l'aménagement de la plate-forme en piste essentiellement destinée aux attelages de chevaux : c'est le projet ATEL. Bien que cette dernière étude démontre l'intérêt de synergies possibles entre toutes les activités, le projet ATEL ne verra pas le jour.
Concrètement, et malgré tout, le train touristique et le vélorail continuent leurs activités et confirment, chacun de leur côté, leur développement. Le vélorail accueille 50 000 visiteurs tandis que le train reçoit plus de 13 000 voyageurs en 2002. Galerie Photos
